Le monde musulman entre dans le ramadan entre tension et recueillement
Date 13-09-2007 00:44:58 | Sujet : Actualité Mondiale
| Le monde musulman entame mercredi le jeûne du ramadan entre l'espoir d'une diminution des tueries en Irak et la crainte de troubles à Gaza, mais aussi dans l'anticipation d'un mois de recueillement, fête et générosité.
En France, la période débutera également jeudi alors qu'en Libye, elle commencera mercredi, ce jour étant déterminé par les autorités compétentes de chaque pays en fonction de l'observation à l'oeil nu de la nouvelle lune. L'apparition du croissant de lune détermine au dernier moment le début du mois sacré où, pendant quatre semaines, du lever au coucher du soleil, les musulmans du monde entier doivent s'abstenir de manger, boire, fumer et avoir des relations sexuelles.
C'est aussi le plus festif des mois de l'année, avec ses longues veillées en famille et entre amis, malgré une inévitable hausse des prix pour l'occasion.
En Irak, la population veut espérer, sans trop y croire, une baisse des violences alors que le président George W. Bush doit dire, lors d'une allocution télévisée jeudi soir, s'il fait rentrer une partie des plus de 160.000 soldats américains déployés dans le pays, et surtout combien et quand.
Et même si depuis quatre ans, le ramadan est synonyme en Irak de plus de violences, le commandant adjoint des troupes américaines, le général Ray Odierno, estime qu'une diminution des tueries, constatée le mois dernier, confirmerait une tendance et constituerait un "signe important" en faveur d'une réduction des effectifs.
Signe d'accalmie, une timide reprise de l'activité est apparue sur le marché de Shoja, où les habitants de Bagdad aiment faire leurs courses avant le début du ramadan, prévu le 12 septembre pour la minorité sunnite, le lendemain pour les chiites.
"C'est une tradition que nous ne pouvons pas abandonner malgré les attentats", raconte Oum Ahmed, mère de quatre enfants.
A Gaza, les Palestiniens passeront leur premier ramadan sous l'autorité du Hamas. Des responsables du Fatah et d'autres mouvements ont annoncé des prières de rue, interdites par le Hamas, faisant craindre des heurts avec la police islamiste.
Au Liban, le ramadan coïncide avec l'élection présidentielle sur fond de tensions entre la majorité parlementaire antisyrienne et l'opposition soutenue par Damas et Téhéran.
En Egypte, pays le plus peuplé du monde arabe, la sécurité a été renforcée autour des lieux touristiques.
Au Caire, 18 millions d'habitants et des embouteillages monstres, les agents de la circulation n'auront pas droit à des vacances: il faut permettre aux habitants de rentrer chez eux pour l'"iftar", le repas de rupture du jeûne.
Dans le berceau de l'islam, l'Arabie saoudite, on s'apprête à travailler moins mais aussi à accueillir un million de musulmans pour la omra, le petit pèlerinage de La Mecque.
Dans l'Iran chiite, le début du ramadan est attendu jeudi. Les autorités religieuses ont permis l'an dernier pour la première fois l'utilisation d'un avion pour observer la lune.
Mais le respect du jeûne fait l'objet de mesures plus coercitives. L'an dernier, les restaurants de Téhéran avaient interdiction de livrer des repas dans la journée.
Dans les hôtels de luxe du riche émirat pétrolier du Koweït, concerts et réceptions nocturnes sont interdits. Mais les familles savent profiter des nuits pour partager la nourriture après le jeûne. C'est aussi un mois de charité, même si les autorités veillent à ce que les dons ne parviennent pas aux organisations extrémistes.
Dubaï, l'émirat aux moeurs occidentalisées, observe les restrictions mais retrouve son rythme la nuit dans les boutiques et sous des tentes festives. Le président émirati, cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane, a ordonné la libération de 808 prisonniers pour le ramadan.
Dans le plus grand pays musulman du monde, en Indonésie, les autorités ont ordonné la fermeture des boîtes de nuit et une réduction des horaires des restaurants sous la pression de lobbies islamiques.
Dans le Sud musulman des Philippines, aucune trêve n'est prévue de la part de l'armée qui a lancé une grande opération contre les extrémistes du groupe Abou Sayyaf.
AFP
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