Dominique Strauss Kahn devant la presse en marge du forum d'Agadir : La situation politique au Maghreb ralentit sa croissance

Date 04-11-2010 22:51:52 | Sujet : Economie

Il aura fallu toute la patience et la persévérance des organisateurs pour convaincre le directeur général du Fonds monétaire international de donner un point de presse en marge du Forum international de développement humain. Devant les sollicitations des médias et après une longue attente, Dominique Strauss Kahn s'est présenté accompagné de Salaheddine Mezouar.

Avant l'entame du point de presse, l'éventuel candidat aux élections présidentielles a demandé aux journalistes d'éviter les questions se rapportant au FMI, arguant que cela nécessite une procédure particulière.
A une question relative aux récentes décisions prises à Bale 3 sur les régulateurs du secteur bancaire, prévoyant un relèvement des fonds propres des établissements financiers et si les nouvelles normes pourront permettre d'éviter une nouvelle crise ou risquent au contraire de plomber la croissance, le patron du FMI a affirmé que ces décisions constituent "un progrès en matière de régulation très significatif effectué en matière de supervision des crises qui sont deux autres problèmes mais, il y a énormément de choses à faire". Cela pose le problème de la souveraineté nationale parce que, par définition, la supervision doit être transfrontalière.

A une question sur le Forum international d'Agadir, Dominique Strauss Khan a estimé que c'est une rencontre importante et qu'il faut se féliciter des discussions menées, notamment l'expérience de l'INDH. L'expérience a démontré que la croissance est nécessaire pour réduire les inégalités, résoudre les problèmes de la santé et de l'éducation, mais il faut, en concomitance, des politiques volontaristes. Le colloque s'est interrogé sur le genre de politique à mettre en place, en parallèle avec la croissance économique pour améliorer le niveau de vie des populations. Pour le directeur général du FMI, s'il n'y a pas de ressources, il n'y a pas de croissance.

A une question sur le rôle du FMI dans le développement humain, M. Strauss Khan a expliqué que son institution pourrait mettre en œuvre des projets de développement et proposer des cadres économiques. Dans certains pays, le FMI intervient dans le financement de la balance de paiement ou l'élaboration des budgets nationaux. Dans le cadre du Maroc qui n'a pas besoin du FMI, selon lui, c'est le gouvernement qui s'occupe de cette tâche.

A une question de "Libé" sur l'impact de la crise sur les politiques de développement humain, M. Strauss-Kahn a rappelé qu'il y a eu des progrès mais que ceux-ci ont été annihilés par la crise. Elle a mis en difficulté les pays les plus riches et altéré leur aptitude à aider les pays en développement.

Par ailleurs, la crise a démontré qu'on ne peut pas compter uniquement sur la croissance économique, mais faire des progrès dans d'autres domaines. Concernant l'impact de la fermeture des frontières entre le Maroc et l'Algérie sur l'économie et la croissance dans la région, Dominique Strauss Kahn a été catégorique sur le fait que cette situation ralentit la croissance et par conséquent le développement de toute une région. Il a estimé les pertes causées par la non intégration régionale entre 1% et 2% du PIB dans la région du Grand Maghreb.

D'autre part, il a appelé les pays de la région à accélérer et œuvrer pour que la Banque maghrébine de commerce d'investissement voie le jour. Et d'ajouter qu'il en a parlé aux autorités marocaines et qu'il portera le même message à Alger qu'il visitera dans les prochains jours.

Libération



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