Un voyage dans les fondements de la danse orientale
Date 27-06-2007 21:16:09 | Sujet : Culture & Divertissement
| La star mondiale de la danse orientale et chorégraphe marocain Mayodi a donné, tout récemment à Paris, un spectacle unique en son genre, alliant théâtre et danse.
Le danseur émérite, qui a libéré l'essentiel de son inspiration pour procurer au spectateur le fameux «tarab», un point d'équilibre, une onde de choc sensuelle, garde la légèreté et l'humour d'un monologue à «l'occidental». Le chorégraphe est aujourd'hui reconnu comme la star mondiale de la danse orientale, le seul à l'avoir «masculinisée» tant par le style de ses chorégraphies que par ses tenues de scène.
Né en 1962 à Agadir et installé depuis plus de 30 ans en France, Mayodi a monté en 1990 sa propre compagnie «El-Noujoum». Entre les spectacles qui l'emmènent en tournée dans le monde entier, il enseigne la danse orientale dont il est l'un des plus grands interprètes masculins, au Centre des Arts Vivants à Paris.
Mayodi démontre constamment que le talent, le génie et la création artistique permettent aux hommes de faire évoluer cet art, de sortir l'expression de la sensualité d'un ghetto et que la séduction, la joie et l'émotion sont aussi des sentiments masculins. Dans tous ses rôles de chorégraphe, danseur et professeur, il se comporte en pionnier, en novateur, voire en révolutionnaire.
Mayodi a dansé sur les scènes les plus prestigieuses, à l'Olympia à Paris, Strasbourg, Nantes, Lyon, Marseille, San Francisco, Zurich, Vancouver, Seattle, Tokyo, Berlin et également à Rabat et à Casablanca.
En appelant son association « El Noujoum », les étoiles en arabe, Mayodi a placé sous leur patronage son action de promotion de la culture arabe par le bais de la culture et de la danse. Les étoiles, ce sont aussi des danseurs comme Fifi Abdou, Dina ou Mouna Saïd. Ces monstres sacrés, vraies stars adulées dans leur pays qui ont érigé le glamour en art de vivre.
C'est donc sous ce signe que Mayodi, dispense ses cours aux débutants, aux danseurs de niveau intermédiaire et confirmé.
Lors de séances où cohabitent bonne humeur et discipline, Mayodi enseigne que la gestuelle de la danse orientale est avant tout un mode d'expression : pour cette danse d'expression tout en rondeur, la qualité d'écoute de la musique et la sensibilité sont à la base d'un travail, qui s'il demande d'acquérir une technique, permet surtout de faire apparaître l'expérience de la vie, les émotions. Le choix des musiques accessibles aux profanes, l'étude des rythmés, des instruments, du sens du texte, permettent de mieux faire corps avec la musique. Des intermèdes passionnants sur l'histoire, la culture, les religions, la place de la femme en Orient et l'apport de la culture arabe en Occident font souvent irruption entre deux chorégraphies. Des campagnes de Napoléon aux comparaisons avec le flamengo qui puise ses racines aux mêmes sources, l'exposé des divers héritages dont se nourrit cette danse, permet à Mayodi de nous la rendre proche.
Mais si l'apprentissage est riche, danser chez Mayodi aboutit surtout à affirmer le respect de soi et donne la liberté d'être qui on est. Défouloir, aide, thérapie sont des mots récurrents chez ses élèves. Oublier les normes, apprendre à assumer son corps, à exprimer son vécu autant que sa sensualité, communiquer sa part de bonheur et exprimer sa féminité sont autant d'émotions retrouvées.
Source : Al Bayane
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