Producteurs et exportateurs de fruits et légumes dans le Souss : Investissements et production gelés
Date 30-05-2009 00:29:50 | Sujet : Actualité Agadir et région
| Le collectif d’associations professionnelles de production et exportation de fruits et légumes vient de boucler une série d’actions à mener en réaction au manque de visibilité et au mutisme du gouvernement, dont particulièrement la primature et le ministère de l’Agriculture. Les professionnels regrettent qu’un secteur aussi vital de l’économie soit laissé-pour-compte.
La réunion tenue mardi par le collectif d’associations professionnelles, qui a encore une fois confirmé à tous les membres la non implication des autorités locales et gouvernementales face au problème qui a pris en otage la filière de production et d’exportations de fruits et légumes de la région du Souss, a été consacré à l’élaboration d’une série de mesures à engager par les opérateurs, souligne Esserghini, directeur de l’Association des producteurs et exportateurs de fruits et légumes. Une commission a été désignée à cet effet pour étudier l’impact de chaque action sur le secteur.
Parmi les résolutions adoptées, on cite entre autres la personnalisation des écrits adressés à chaque ministère selon les domaines de responsabilité. Le spectre d’une année blanche plane toujours à l’horizon.
Il annonce en outre, qu’à défaut d’une bonne visibilité et compte tenu de nombreux problèmes sociaux qui se posent à la fois sur le plan local et national, certaines sociétés comme ARBOR en plus de quelque 13 producteurs de la région d’Agadir ont décidé d’arrêter la production.
Pire encore, l’association des producteurs espagnols d’Agadir, qui est en même temps l’interlocuteur unique des investisseurs espagnols potentiels, a exprimé sa solidarité avec les professionnels locaux. Trois groupes espagnols (PERIROC, Douna Export…) ont décidé de geler les investissements étrangers au niveau des stations de conditionnement et de la production.
Concernant l’exportation, le directeur de l’APEFEL, explique que le bureau de l’Association incite les opérateurs d’éviter de bloquer l’exportation car ces marchés qui risquent d’être perdus à vie.
Interrogé sur la situation de crise qui perdure dans la région du Souss, le président de la Comader (confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural), Ahmed Ouayach, exprime la solidarité de la confédération avec les opérateurs du Souss et regrette que certaines personnes prennent en otage toute l’économie et l’agriculture en particulier. Pour lui, si le droit de grève est un droit constitutionnel, le droit au travail est aussi reconnu par la loi. «Nous regrettons, dit-il, que le gouvernement ne prenne pas les mesures nécessaires pour sauver une grande région agricole et partant soutenir un secteur destiné à l’export, qui rapatrie beaucoup de devises, assure l’approvisionnement du marché local, évolue dans un environnement international très agressif et subit de plein fouet les conséquences de la crise mondiale.». Ouayach rappelle à cette occasion que les professionnels ont depuis plusieurs années déjà clamé haut et fort l’inadaptation du code du travail au monde rural et rien ne se fait pour l’amender. Pour conclure, le président de la Comader lance un appel à toutes les parties concernées pour mettre fin à l’anarchie qui prévaut dans un secteur dont dépend surtout le plan Maroc Vert…
Fairouz El Mouden
Al Bayane
|
|