Washington accueille le plus grand festival culturel arabe
Date 23-02-2009 23:20:12 | Sujet : Culture & Divertissement
| La capitale fédérale américaine Washington s'apprête à accueillir, lundi, un évènement culturel sans précédent, en l'occurrence le festival "Arabesques: les arts du monde arabe", avec la participation de pas moins de 800 artistes arabes, dont des Marocains.
Trois semaines durant, ces artistes vont se succéder sur la scène du prestigieux Kennedy Center.
Les organisateurs de cet évènement culturel ont tenu à ce qu'il soit le plus grand jamais organisé aux Etats-Unis avec pour principal objectif de faire connaître la richesse de la culture arabe aux Américains et, partant, favoriser le rapprochement arabo-américain en établissant des passerelles de compréhension et d'échange.
Une quarantaine de groupes de danse, de musique, de chorégraphes, de même que des poètes, écrivains, calligraphes, réalisateurs et acteurs du 7ème art et du théâtre participent à cette manifestation. Ils auront l'occasion d'exhiber leurs talents et leurs œuvres lors de ce festival qui se poursuivra jusqu'au 15 mars prochain.
Un tel pari, selon les organisateurs, a nécessité cinq années d'efforts titanesques et un niveau de logistique de coordination jamais atteint par le centre qui a dû acheminer deux tonnes de matériel des pays participants et faire appel à des décorateurs pour transformer le Kennedy Center en un "univers arabe".
Trois semaines durant, les écrivains égyptiens vont pouvoir ainsi se mêler aux musiciens libanais, les danseurs marocains aux chanteurs irakiens, les réalisateurs palestiniens aux acteurs tunisiens et les calligraphes koweïtiens aux peintres jordaniens, dans cette mosaïque des cultures que les organisateurs souhaitent faire connaître au plus grand nombre d'Américains et aux étrangers.
Pour rassembler tout ce beau monde, Alicia Adams, directrice des programmes internationaux au Centre Kennedy, a effectué de longs séjours au Moyen Orient et en Afrique du Nord.
"J'allais aux musées, chez les gens etc..., en fait, je faisais tout pour m'imprégner de la culture arabe pour mieux comprendre comment celle-ci se reflétait dans leurs travaux", a-t-elle déclaré à Washington Post, soulignant qu'elle a été frappée par "la beauté et l'humanité des gens".
Elle reconnaît cependant avoir eu parfois des difficultés à inviter certains artistes à cause de leur "désaccord avec la politique américaine".
Cependant, l'un des moments extraordinaires qu'elle a vécu a été sa rencontre avec les cinq femmes qui composent le groupe marocain B'net Houariyat qu'elle a découvert par hasard lors d'un concert.
"Elles sont tout simplement hypnotisantes. Je n'arrivais pas à croire ce que j'écoutais ou ce que je voyais", se rappelle-t-elle. Eblouie, elle n'a pas hésité un seul instant à les inviter à Washington. C'était, dit-elle, un vrai parcours de combattant car aucune de ces femmes berbères ne parlait l'anglais ou même l'arabe.
"A chaque fois que j'ai organisé un festival, je me suis dite, c'est le plus dur que j'ai eu à mettre sur pied, mais cette fois-ci, c'est vraiment le plus difficile" de par sa dimension, sa complexité, le nombre de demandes de visas pour les 800 artistes, et le décalage horaire, un véritable "travail d'hercule", note-t-elle.
Ce festival qui aura coûté 10 millions de dollars est géré par une équipe restreinte de quatre employés à plein temps. Ils sont épaulés par des volontaires qui devront faire la navette entre le centre Kennedy, les hôtels où logeront ces artistes et les aéroports.
Outre le groupe de B'net Houariyat, le Maroc sera représenté à cet événement par les groupes Hoba Hoba Spirit, The Smala B.B, dirigé par le chorégraphe Khalid Benghrib, Bachir Attar & the Master Musicians of Jajouka, l'orchestre Chabab Al Andalous de Rabat avec Bajeddoub Mohammed et Ronda Bahae.
Parmi les autres participants arabes, figurent la troupe libanaise "le Caracalla Dance Théâtre", la troupe des derviches tourneurs d'Alep, Marcel Khalifé, dont les œuvres seront interprétées par l'Orchestre philharmonique du Qatar, le pianiste égyptien Fathy Salama, les chevaliers du Oud de Bahreïn, la chorale Al-Farah de Damas, le clarinettiste syrien Kinan Azmeh et le pianiste libanais Rami Khalifé.
MAP
|
|