Les gazelles prêtes pour reconquérir les dunes
Date 18-02-2009 20:22:26 | Sujet : Culture & Divertissement
| Munies d’une boussole et de cartes qui datent de 1968, les gazelles se préparent pour se lancer dans une épreuve d'orientation sur les pistes et les dunes du Maroc. Leur challenge commun est le dépassement de soi et l’exploration de leurs limites.
Venues du monde entier, (Maroc, Canada, France, Espagne, Angleterre, Belgique, Suisse, Pays Bas, Italie, Allemagne, Angola, Nigéria, Russie, Sénégal, Cameroun, Ukraine, U S A, Portugal),…les gazelles du Rallye Aïcha organisées en 120 équipages cette année, dont 12 marocains, sont fin prêtes. Le challenge :
« J’ai entendu parler de ce rallye il y a déjà quelque temps et cela fait rêver », lance Silvina Pineiro Aramburu, créatrice de bijoux contemporains d’origine argentine. « J’habite au Maroc depuis 2 ans. Ma coéquipière Stephanie Fenestraz habite en Argentine et vient de faire le Dakar là -bas. Et quand nous avons appris que « Aïcha » allait nous sponsoriser, nous avons sauté de joie. Ce rallye des femmes dans un désert marocain, c’est un dépassement de soi, un défi».
Le challenge, le défi personnel, le goût de l’aventure… des motivations communes qui invitent les gazelles à aller jusqu’au bout de l’aventure.
«Je n’ai pas peur d’affronter le désert », révèle Virginie Lazrak, responsable publicité et communication de produit chez Renault Maroc. Cette jeune gazelle qui en est à sa première participation au rallye se dit très motivée. Tout autant que sa coéquipière, Leïla Bazzi, émerveillée par la méthode de navigation à l’ancienne, trouvant là un grand challenge personnel qu’il faut réussir.
Pour les plus habituées au rallye, comme Syndiely Wade, fille du président du Sénégal, c’est l’envie de faire mieux que l’année dernière, de se dépasser, d’être en tête de course qui l’amène à être chaque année au rendez-vous.
«Cette course est un défi pour les gazelles tout comme courir un marathon : on a envie d’aller au bout de soi et c’est tellement difficile qu’à la fin du rallye on se demande ce qu’on fait là . Mais une fois que c’est fini on a envie de revenir. L’année dernière je suis arrivée en cinquième position. Cette année, mon challenge est de faire le mieux possible. J’aimerais bien arriver en tête de course mais je sais que ce n’est pas facile et qu’il y a de bons équipages qui naviguent très bien et qui sont là encore cette année », dévoile Syndiely Wade.
A vos marques !
La semaine dernière, les gazelles marocaines ont eu droit à un stage théorique sur la navigation dans les dunes, le pilotage des 4x4 et la lecture des cartes, avant de passer trois jours de pratique dans le désert de Merzouga et Erfoud.
Pour Asma Aziz Alaoui, responsable marketing et communication chez Volkswagen, qui en est aussi à sa première participation au rallye, ce stage est l’occasion pour les gazelles d’apprendre tout ce qui est théorique, surtout « que nous devons faire face à une navigation à l’ancienne, avec la boussole et des cartes toutes en noir et blanc sur lesquelles nous sommes obligées de nous entrainer dès maintenant», conclut-elle.
« Cela fait maintenant quinze ans que nous faisons les stages pour les gazelles et très rapidement nous avons vu que la plupart d’elles n’avaient jamais piloté de 4x4 ni affronté le désert de leurs vies. Alors nous avons décidé de les former ne serait-ce que pour bien vivre le rallye parce que c’est quand même assez technique», affirme Jérôme Rivière, de la société Novateam, organisatrice de la formation.
Ces stages là , poursuit Jérôme Rivière, se composent de deux parties : la partie navigation, c’est une journée théorique en salle où on leur apprend à lire une carte, à lire une boussole, à reporter un point sur une carte, à comprendre la navigation de façon théorique. « Pour le week-end du 13, 14 et 15 février, nous sommes allées dans le désert de Merzouga et Erfoud. Ce fut l’occasion pour elles de mettre en pratique ce qu’elles ont appris en théorie. Elles étaient sur le terrain dans les conditions réelles pour apprendre à piloter le 4x4 dans les dunes, en franchissement, à changer de roues, etc. », conclut Jérôme Rivière.
Cet habitué des rallyes de courses automobile, tel que le Rallye Dakar, auquel il a pris part cette année, avoue que le rallye Aïcha des gazelles est l’une des rares courses du sport automobile où ce n’est pas une question de vitesse, mais uniquement un challenge pour trouver des balises et s’orienter dans le désert sans la notion de vitesse.
Sur son expérience au Rallye Dakar, il affirme qu’il a participé à la fois en tant que coach des pilotes et en tant que participant avec une licence marocaine. L’expérience était très bien, « Nous avons découvert de nouveaux pays tels que l’Amérique du Sud, l’Argentine, le Chili, mais il est très clair que rien ne vaudra jamais le Sahara pour faire le rallye Dakar. Le Sahara c’est le plus beau désert du monde qui commence au Maroc, justement, pour la partie nord ouest. C’est vrai que le Désert de l’Atacama est très beau mais pas autant que le Sahara », révèle-t-il.
Prêtes à partir ?
Après cette étape, les gazelles sont maintenant prêtes pour se lancer dans l’aventure et conquérir les dunes du Sahara. Le coup d’envoi du rallye sera donné le 17 mars à Meknès.
A cette occasion, une soirée aura lieu au théâtre Marigny à Paris autour de la 19ème édition du Rallye Aïcha des Gazelles du Maroc, en présence notamment de André Azoulay, Conseiller de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, l’occasion pour les intervenants d’exposer les raisons qui les ont conduits à privilégier cet événement et de présenter leurs actions, leurs engagements.
A rappeler que cette année, à l'occasion de l'anniversaire des dix ans de règne de Sa Majesté le Roi du Maroc, Mohammed VI, la dix neuvième édition du rallye Aïcha des gazelles du Maroc lui sera dédiée en hommage à son engagement en faveur de la condition féminine.
Houria Ben Moussa Menara
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