Septième jour des raids sur Gaza: Le bilan s'alourdit, les appels à l'apaisement se multiplient
Date 02-01-2009 19:28:07 | Sujet : Actualité Mondiale
| L'aviation israélienne a poursuivi vendredi, pour le septième jour consécutif, son offensive contre le Hamas à Gaza, où le bilan des raids continue de s'alourdir pour s'établir selon un dernier bilan à 843 morts et quelque 2200 blessés.
Plus d'une trentaine d'objectifs au total ont été visés, ce vendredi, dans la petite enclave côtière surpeuplée, que 443 étrangers (pour la plupart d'épouses ou d'enfants de Palestiniens) ont été autorisés par les Israéliens à quitter dans la journée. Selon les observateurs, l'évacuation des étrangers pourrait être le signe de l'imminence d'une offensive terrestre de l'armée israélienne, qui a massé ces derniers jours des milliers d'hommes et des centaines de blindés à la frontière du territoire palestinien.
De leur côté, les Palestiniens de Gaza ont poursuivi leurs tirs de roquettes sur le sud de l'Etat juif, où ils ont fait quatre morts depuis samedi. La ville israélienne d'Ashkelon, sur la côte méditerranéenne a été une nouvelle fois frappée et deux habitants ont été blessés.
Cette escalade de la violence intervient alors que les appels à l'apaisement se multiplient à travers le monde.
Ainsi, la Turquie, qui entame un mandat de deux ans au Conseil de sécurité de l'ONU et a entrepris une médiation au Proche-Orient, a appelé à la fin de l'offensive israélienne, à la levée du blocus de Gaza et à l'arrêt des tirs de roquettes.
Le Premier ministre turc Tayyip Erdogan a lancé cet appel après avoir rencontré le président égyptien Hosni Moubarak à Charm el Cheikh, et, auparavant, des dirigeants jordanien, syrien et palestinien.
A Paris, le président Nicolas Sarkozy a reçu jeudi la ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni, avant d'entamer lundi une tournée au Proche-Orient pour rencontrer les dirigeants égyptiens, israéliens, palestiniens et syriens et libanais.
Livni a réitéré son refus d'une trêve immédiate mais estimé que l'offensive militaire israélienne avait d'ores et déjà porté ses fruits et que la tournée du président français pourrait contribuer à une solution durable à la crise de Gaza.
Le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek, dont le pays a succédé le 1er janvier à la France à la présidence des Vingt-Sept, a annoncé pour sa part l'envoi d'une mission européenne au Proche-Orient parce qu'"on ne peut pas compter"sur les Etats-Unis en cette période de passation des pouvoirs et qu"'il appartient à l'UE de reprendre l'initiative".
De leur côté, les palestiniens continuent d'appeler à la vengeance. "Nous n'aurons de cesse de détruire l'entité sioniste. Nous arrivons avec notre religion, nos roquettes et notre branche militaire. Nous venons vous détruire et détruire la Knesset", a juré Fassi Hammad, l'un des chefs du Hamas, lors des obsèques de Nizar Rayan, un des principaux chefs du Hamas, tué jeudi à Jabaliya.
"Le terrorisme, le massacre et l'Holocauste ne nous briseront pas et ne nous contraindront pas à hisser le drapeau blanc. Le meurtre appelle le meurtre et la destruction appelle la destruction", a affirmé de son côté un porte-parole du Hamas, Ismaïl Roudaoune, dans un communiqué.
Par ailleurs, des manifestations de soutien à Gaza sont organisées dans les territoires occupés et dans différentes capitales mondiales.
A Al Qods occupé, où la police israélienne a déployé d'importants renforts et limité l'accès à l'esplanade des Mosquées, près de 3.000 fidèles ont prié dans le calme.
Des heurts entre lanceurs de pierres palestiniens et police israélienne ont toutefois éclaté après les prières dans plusieurs quartiers. Les policiers israéliens ont tiré des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.
Des manifestants de soutien à Gaza ont également eu lieu dans différentes villes de Cisjordanie à l'appel de mouvements palestiniens, notamment du Hamas qui a proclamé vendredi "journée de la colère" contre l'offensive israélienne qui a fait plus de 430 morts depuis le 27 décembre.
A Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie, des milliers de manifestants encadrés par un important dispositif de sécurité, ont marché dans les rues après la prière du vendredi.
Ils criaient aussi des slogans de soutien au Hamas, appelant le Premier ministre du mouvement qui contrôle Gaza, Ismaïl Haniyeh "à frapper Tel-Aviv".
A Naplouse, quelque 2.000 Palestiniens ont également manifesté contre les attaques à Gaza et appelé ses populations "à tenir bon".
D'autre part, Israël a annoncé avoir autorisé huit journalistes étrangers à se rendre dans la bande de Gaza dont l'accès est interdit à la presse internationale depuis le début de l'offensive contre le Hamas.
Cette décision qui fait suite à une injonction de la Cour Suprême n'a toutefois pas pu été mise en oeuvre vendredi en raison d'un désaccord avec l'Association de la Presse étrangère (FPA) sur les huit journalistes concernés.
Selon l'Association, les autorités israéliennes ont décidé de choisir deux des huit journalistes étrangers, ce que l'Association a refusé.
MAP
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