Arganier : Le beurre et l’argent du beurre
Date 08-10-2008 18:10:58 | Sujet : Société
| Ces dernières années, la filière d’argane connaît un développement remarquable, résultat d’une démarche appropriée entre les différents partenaires nationaux et étrangers. Bénéficiant du soutien royal et de la dynamique de l’INDH, le secteur d’argane et les produits du terroir se sont consolidés par : 1/ L’inauguration par Sa Majesté le Roi des travaux de construction du centre d’Azrarague à la commune rurale de Drarga à Agadir Ida Outanane.
2/ Les visites productives royales aux coopératives Tamounte à Essaouira et Tafyouchte et Aknari à Sidi Ifni. Pour sa part, l’Agence de développement social (ADS) a propulsé le secteur pour la consolidation de l’acquis et le renforcement des capacités par la mise à niveau des coopératives : une trentaine au départ et la création d’autres coopératives dans l’ensemble de l’arganeraie pour atteindre aujourd’hui plus de 150 unités à côté du secteur privé qui ambitionne d’occuper la première promotion du produit défiant ainsi l’ensemble des coopératives, des Groupements d’intérêts économique (GIE) d’Agadir, d’Essaouira, de Taroudant et de Tiznit ainsi que les trois unions constituées ou en cours de constitution (UCFA, Union Agadir Idaoutane, Union régionale SMD victime d’un retard de reconnaissance délibéré). D’autre part, l’ANCA, association nationale des coopératives d’argane, constitué par excellence à travers l’ensemble de l’arganeraie, l’outil indispensable à l’élaboration d’une plate-forme et d’une démarche commune aux coopératives dans les différents domaines (communication, sensibilisation, formation, finance, production promotion, commercialisation…). La région SMD dans une étude exhaustive et à travers un programme étoffé et diversifié apporte sa contribution efficace aux produits de terroir notamment l’huile d’argane. La fondation Mohammed V pour le développement et la solidarité ainsi que l’association Ibnou Al Baïtar ont rejoint le peloton chacun à sa manière et en fonction des personnes impliquées. Parallèlement à ces apports ci-dessus mentionnés de petites unités industrielles sont créées dans les zones d’Inzegane, Aît Melloul et Essaouira pour répondre à une demande accrue de la maintenance des machines d’extraction et du matériel accessoire, allant dans certains cas jusqu’à la fabrication locale de cet arsenal de production. La part de l’imploration du matériel de l’Union Européenne est prépondérante. Quelques éléments égarés et sans scrupule font appel aux intermédiaires en matériel d’occasion importé qui ne répond nullement aux normes de la qualité. Ces personnes, à l’instar des vendeurs et des marchands ambulants d’huile d’argane frelatée dans les souks hebdomadaires et les places publiques, bénéficient du laxisme affiché des différents partenaires et intervenants dans le secteur d’argane. C’est le cas notamment du secteur de l’informel où toutes les médiocrités s’installent avec affiche devant la boutique «huile d’argane pure, naturelle». Mais là où le bât blesse, c’est quand des personnes introduites, depuis belle lurette dans la production, le suivi et les connaissances académiques, universitaires et scientifiques approfondies s’équipent en matériel défectueux. C’est le cas des personnes responsabilisées pour l’équipement du centre de production d’huile d’argane au douar Azrarague, commune rurale de Drarga, préfecture d’Agadir Idaoutanane. La machine installée, déjà utilisée, est une machine pour l’huile à moteur et non pour l’extraction mécanique de l’huile d’argane. La capacité d’extraction est de 40 kg/heure, mais, malheureusement, elle est confectionnée avec des alliages oxydables et du plastique de peinture, cache-misère. L’oxydation est manifestement apparente dans plusieurs segments la composant aussi à l’extérieur qu’à l’intérieur. Les adeptes de la médiocrité font fi de la calamite que leurs actes vont provoquer ultérieurement, à savoir l’altération de l’huile d’argane et partant du refus d’exportation et de la consommation, mettant ainsi en péril tous les efforts conjugués de part et d’autre des partenaires nationaux et internationaux. Une telle situation ne peut laisser les acteurs et les responsables de la filière d’argane indifférents. Tolérer tel comportement équivaut à la démission pure et simple de ses responsabilités et des engagements solennels pris lors de l’inauguration royale des travaux de construction du centre d’argane d’Azrarague.
Kibouch Mhamed Al Bayane
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