"L'émergence du Maroc s'appuie sur plusieurs forces"
Date 15-05-2007 01:19:37 | Sujet : Economie
| L'émergence du Maroc "s'appuie sur plusieurs forces", dont une nouvelle classe d'entrepreneurs quadras et des Marocains résidant à l'étranger qui investissent désormais dans leur pays, souligne M. Jean-Louis Guigou, délégué de l'Institut de prospective économique du monde méditerranéen.
Cité dans un commentaire sous le titre "Pays en voie d'émergence", publié lundi dans le quotidien "La Croix", M. Guigou estime que "même le vieillissement" du continent européen est transformé au Maroc en facteur de développement d'une nouvelle "économie résidentielle", faisant du Royaume "la future Floride de l'Europe".
Le journal relève, d'autre part, que le rapport du consultant américain McKinsey, commandé en 2005, est devenu le "Plan Emergence", dont le but est d'attirer l'investissement étranger pour créer des emplois, alors que le Maroc, où 40 pc de la population a moins de 15 ans, "entre de plain-pied dans la mondialisation" à travers de récents accords de libre-échange.
Dans un autre article intitulé "le Maroc, havre de sous-traitance pour la France", la publication souligne que les entreprises françaises, séduites par les bas coûts, délocalisent des activités administratives au Maroc, qui reste aussi un lieu de sous-traitance industrielle, citant à cet égard les groupes "BNP Paribas", "Bull", "CapGemini" et "Atos Origin".
Au Maroc, outre l'absence d'imposition sur leurs bénéfices pendant les cinq premiers exercices, les entreprises étrangères sont "surtout intéressées par la faiblesse des charges qui pèseront sur leur masse salariale", ajoute le quotidien qui qualifie cette mesure de "facteur décisif", étant entendu que les activités tertiaires qui seront redéployées dans le Royaume, comme la saisie comptable ou la maintenance de systèmes d'information, exigent de substantiels effectifs qualifiés.
Dans ce contexte, le journal relève que le Maroc est en train de former 10.000 ingénieurs pour 2013 contre 2.700 formés par an actuellement, "de quoi alimenter, après l'expérience pilote de Casashore, d'autres zones comparables à l'étude ou encore dans les cartons : Rabatshore, Tangershore et Marrakechshore", précise-t-il.
"La Croix" note que "par ce package agressif, le gouvernement marocain entend rivaliser" avec des pays de l'Europe de l'Est, affirmant que le Royaume se présente désormais aux entreprises françaises comme "une petite Inde. En beaucoup plus proche, et parlant français, des atouts dont ont tiré profit en premier les centres d'appel en plein essor", explique-t-il.
"On trouve ici la francophonie, la compétitivité des salaires et du réseau téléphonique nécessaire", énumère Frédéric Jousset, PDG de "Webhelp", qui a ouvert en 2002 son premier centre à Rabat.
"Le Maroc jette ainsi les fondations pour assurer le back-office des entreprises européennes, et singulièrement françaises", souligne le journal qui fait remarquer que "cette ambition centrale du +Plan Emergence+ du gouvernement sert de réponse au chômage de la jeunesse marocaine".
Aux yeux d'un diplomate européen en poste à Rabat, cité par le quotidien français, "cette mise à niveau est le corollaire de l'ouverture économique du pays, qui a signé plusieurs accords de libre-échange", alors que pour M. Larbi Belarbi, PDG de la SOMACA, "l'Europe aussi va en tirer profit. C'est du gagnant-gagnant : le Maroc, tout en se développant, va aider les entreprises européennes à être plus compétitives dans la mondialisation".
Source: MAP
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