GB : Tony Blair annonce son départ pour le 27 juin, après dix ans au pouvoir
Date 11-05-2007 01:07:22 | Sujet : Actualité Mondiale
| Le Premier ministre britannique Tony Blair a annoncé jeudi qu'il quitterait le pouvoir le 27 juin, après avoir dirigé pendant 10 ans un pays qu'il a profondément modernisé, mais également divisé sur la guerre en Irak.
"J'ai été Premier ministre de ce pays pendant plus de dix ans. A ce poste, dans le monde d'aujourd'hui, je pense que c'est assez long pour moi, mais encore plus pour le pays", a déclaré M. Blair, 54 ans, qui devrait être remplacé par son ministre des Finances Gordon Brown à Downing Street et à la tête du parti travailliste. "Le 27 juin je présenterai ma démission du poste de Premier ministre à la reine (Elizabeth II)", a-t-il précisé, lors d'un discours très applaudi qu'il a achevé les larmes aux yeux. M. Blair a défendu son bilan, affirmant qu'il avait accompli en dix ans plus de choses qu'aucun autre gouverment depuis la Seconde guerre mondiale: "plus d'emplois, moins de chômeurs, de meilleurs résultats pour la santé et l'éducation, une criminalité plus faible, et la croissance économique".
"J'ai fait ce que je pensais être bon" pour le pays, a-t-il ajouté. Ce politicien brillant et charismatique, porté au pouvoir en 1997 par un immense espoir populaire, a admis n'avoir pas répondu à toutes les attentes.
"Les attentes étaient si fortes, trop fortes probablement, trop fortes d'une certaine manière pour chacun d'entre nous", a-t-il dit. Il ne s'est guère apesanti sur ce qui restera la tache sur son bilan, la guerre en Irak, affirmant que déloger Saddam Hussein du pouvoir avait été "relativement facile", mais que la riposte des "terroristes" avait été "féroce".
M. Blair avait choisi de faire son annonce depuis le village de Trimdon, dans sa circonscription de Sedgefield (nord-est de l'Angleterre) d'où il avait lancé le 11 juin 1994 sa campagne pour devenir chef du parti travailliste. Peu avant, il avait informé ses ministres de sa décision lors d'une réunion de cabinet à Londres.
Son successeur probable, Gordon Brown, 56 ans, a rendu hommage jeudi à ses "réalisations uniques" et à son "leadership unique". M. Blair devrait lui apporter son soutien officiel vendredi.
M. Blair était devenu leader du parti travailliste en 1994, avant de rentrer triomphalement à Downing Street en 1997. Il y a enchaîné trois mandats successifs, du jamais vu pour un leader du Labour.
L'annonce de son départ intervient dans la foulée d'un de ses succès majeurs: la remise en route mardi du gouvernement nord-irlandais, où cohabitent désormais protestants et catholiques. Mais cinq jours plus tôt, son parti avait subi de sérieux revers aux élections locales et régionales.
Son départ n'est en rien une surprise, seule la date précise manquait jusqu'ici. A l'heure du bilan, les Britanniques jugent sévèrement les années Blair. Ils lui sont à peine gré de la croissance ininterrompue depuis dix ans qui a largement enrichi le pays, du faible taux de chômage ou des vastes réformes dans les services publics.
Ils ne lui ont jamais pardonné la guerre en Irak, où sont morts quelque 150 soldats britanniques, et Tony Blair est également jugé sévèrement pour une politique étrangère marquée par un alignement sans faille sur les Etats-Unis.
"M. Blair est le politicien le plus accompli de sa génération. Il ne peut pas être jugé plus durement qu'il ne l'est" actuellement au Royaume-Uni, confiait récemment Philip Stephens, du Financial Times, auteur d'une biographie de M. Blair.
Dans les sept semaines qui lui restent, l'infatigable Tony Blair a prévu plusieurs voyages à l'étranger, avec un premier arrêt vendredi à Paris pour y discuter avec le président élu Nicolas Sarkozy. Il pourrait également se rendre rapidement à Washington, et a également prévu d'assister en juin au sommet du G8 en Allemagne, puis au sommet européen à Bruxelles.
M. Blair n'a encore rien dit de son avenir après Downing Street. La presse britannique affirme qu'il pourrait se consacrer à une Fondation Blair, devenir ambassadeur itinérant en Afrique, voire au Proche-Orient, ou encore devenir président de l'Union européenne dans deux ans.
A moins qu'il n'écrive ses mémoires, qui pourraient lui rapporter des millions. Excellent orateur, il est également assuré de gagner une fortune s'il se lance dans le circuit international des discours et conférences.
Source : AFP
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