La classe ouvrière célèbre à Rabat la fête du travail
Date 02-05-2008 01:36:01 | Sujet : Actualité Maroc
| La classe ouvrière a célébré jeudi à Rabat la fête du travail par des meetings et des défilés durant lesquels les ouvriers affiliés aux différentes centrales syndicales ont réitéré leurs revendications sociales et matérielles portant sur l'amélioration des conditions de vie et de travail de la classe ouvrière.
Les syndicats ont notamment appelé au respect du code du travail, à l'augmentation des salaires et à la poursuite du dialogue social avec le gouvernement. Sous le thème "unité et solidarité", la section régionale de Rabat de la CDT (Confédération démocratique du travail) a célébré cette fête par l'organisation d'un meeting au centre-ville, durant lequel Mustapha Chatatbi, secrétaire du bureau régional de la section de Rabat, a indiqué que la classe ouvrière fête cette année le premier mai dans des circonstances régionales, nationales et internationales qui "nous interpellent et nous mettent face à de grands défis".
Le volet social est marqué par la détérioration des conditions sociales de la classe ouvrière de Rabat à cause de la flambée des prix, la cherté de la vie, la détérioration des services publics (...) et l'aggravation du chômage, a-t-il dit.
L'application du code du travail, le SMIG et la protection des droits sociaux et la dynamisation de l'action syndicale font également partie des revendications de la classe ouvrière rbatie, a-t-il ajouté.
Les travailleurs de Rabat désapprouvent également la nature "saisonnière" du dialogue social et le "désordre" qui y prévaut mais aussi les défaillances qui entachent le traitement des conflits sociaux.
L'orateur a estimé, en outre, que "la précarité du tissu économique face aux revendications et besoins sociaux (travail, habitat, enseignement, santé) ont conduit à l'élargissement du cercle de la pauvreté, du chômage, à l'aggravation de l'habitat insalubre et à l'apparition de nouvelles formes d'extrémisme et de privation.
Notre pays a besoin d'un gouvernement responsable et d'entreprises citoyennes qui £uvrent en concertation avec les syndicats pour faire face aux grands défis notamment dans le domaine social, a-t-il conclu.
De son côté, l'Organisation démocratique du travail (ODT) a organisé un meeting sous le signe "poursuivre le militantisme pour la démocratie et le respect des droits et des libertés".
S'exprimant à cette occasion, le secrétaire général de l'ODT, M. Ali Lotfi a souligné que la célébration cette année du 1er mai par la classe ouvrière intervient dans une conjoncture internationale difficile marquée par de profonds changements à tous les niveaux, social, économique et politique.
L'ODT suit de très près l'évolution de la crise socio-économique engendrée par la hausse des prix des produits de base, a-t-il poursuivi, relevant les problèmes et les dysfonctionnements structuraux que connaissent certains secteurs sociaux, tels l'enseignement et la santé.
Il a en outre insisté sur la nécessité de poursuivre l'action pour satisfaire les revendications professionnelles, sociales et matérielles en particulier le respect des libertés syndicales, l'application du code du travail ainsi que le respect des droits des travailleurs, notamment ceux de la femme salariée.
Le secrétaire général du Parti socialiste, M. Abdelmajid Bouzoubaâ, a affirmé à cette occasion que cette célébration constitue une occasion de réaffirmer l'attachement de la classe ouvrière à l'intégrité territoriale et son soutien au projet d'autonomie des provinces du sud dans le cadre de la souveraineté nationale.
Dans le même climat de mobilisation, le Syndicat populaire des salariés (SPS) de Rabat a organisé un meeting lors duquel il a appelé au respect des droits syndicaux, au développement des moyens de dialogue social entre le gouvernement et les centrales syndicales et à la lutte contre toutes les formes d'exploitation et de corruption.
Sous le signe "Pas de légitimité au dialogue social sans implication de tous les partenaires sociaux", le SPS a mis l'accent sur la nécessité d'améliorer la situation sociale des travailleurs, de réunir les conditions nécessaires de travail (sécurité), de moraliser l'action syndicaliste et de dénoncer toutes les formes de marginalisation au sein des syndicats.
Le Secrétaire général du SPS, M. Hassan El Mardi a appelé à "l'augmentation des salaires, l'application des échelles mobiles des salaires, l'augmentation du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), l'application du code de travail et la garantie des conditions nécessaires pour le respect des conventions collectives".
De son côté, le Secrétaire général du Mouvement populaire (MP), M. M'hand Laensar a présenté ses condoléances aux familles des victimes de l'incendie qui avait ravagé l'usine de matelas "Rosamor" à Casablanca, ajoutant que "cet incident tragique a profondément ému toute la classe ouvrière".
S'agissant du dialogue social, M. Laensar a affirmé que le MP "défend l'unité des rangs des syndicats", appelant le gouvernement à "reconnaître son échec à résoudre les problèmes". De son côté, l'Union locale de la Fédération démocratique du travail (FDT), qui a célébré le 1er Mai sous le signe "Pas de développement sans pouvoir d'achat", a tenu un meeting, à la place la Mamounia, au cours duquel M.
Azzelwatane Guedira a affirmé que la fête du travail intervient cette année dans un moment marqué par des "augmentations successives" des prix des produits de base et le gel des salaires, qui ont fragilisé le pouvoir d'achat de la classe laborieuse. Il a fait remarquer que le gouvernement, qui n'a pas répondu favorablement aux revendications des salariés, notamment celles se rapportant à la révision des salaires et la baisse de l'IGR, n'a pas hésité à accorder des avantages fiscaux aux grandes sociétés.
Face à l'attitude du gouvernement, la FDT a appelé à une grève générale, le 13 mai, dans le secteur de la Fonction publique, les Etablissements publics et les Collectivité locales, en coordination avec d'autres centrales syndicales pour "la satisfaction de nos revendications immédiates et légitimes", a-t-il rappelé.
L'orateur a déploré, par ailleurs, l'incapacité de l'entreprise marocaine à assurer sa compétitivité et la persistance de certaines "mentalités qui continuent à porter atteinte aux libertés syndicales", en citant le cas de l'incendie qui avait ravagé l'usine de matelas (Rosamor) à Casablanca qui, selon lui, constitue un exemple édifiant de l'attitude de certains chefs d'entreprise qui ne s'acquittent pas de leurs devoirs, notamment en ce qui concerne les cotisations de la sécurité sociale et des assurances pour la protection de leurs salariés.
La section de l'Union nationale du travail au Maroc (UNTM) de la région Rabat-Salé-Zemmour-Zaer a, pour sa part, célébré la fête du 1-er Mai sous le signe "Tous contre la flambée des prix. Nous voulons des solutions et non des promesses, aujourd'hui et non pas demain", en organisant un meeting auquel ont participé les différentes sections professionnelles du syndicat.
Dans une allocution à cette occasion, le secrétaire régional de cette section, M. Abdssamad Abou Zahir a relevé la dégradation du pouvoir d'achat de la classe ouvrière en raison de la flambée des prix, en affirmant que cette année a été marquée également par une détérioration en terme de respect des droits du travail et des libertés syndicales dans plusieurs entreprises.
Il a dénoncé, à ce titre, la non application du code du travail dans certaines entreprises, notamment le non respect des heures légales du travail et la non déclaration des heures de travail effectifs auprès de la Caisse nationale de sécurité sociale.
M. Abou Zahir a mis l'accent, par ailleurs, sur les problèmes que connaissent les secteurs de l'enseignement et la santé, appelant l'ensemble des intervenants d'assumer leur responsabilité pour la promotion du système éducatif tout en veillant à assurer les ressources humaines et matérielles nécessaires pour l'amélioration de la santé publique.
De son côté, l'Union régionale des syndicats de Rabat-Salé-Temara, affiliée à l'Union Marocaine du Travail (UMT), a placé son meeting sous le signe "Avec l'UMT, la lutte ouvrière et populaire continue".
Dans une allocution prononcée à cette occasion, la secrétaire générale de cette section régionale, Mme Khadija Rhamiri a réitéré la détermination de l'UMT à poursuivre sa lutte pour défendre les droits de la classe ouvrière, en revenant sur les propositions du gouvernement, dans le cadre du dialogue social, que l'UMT estime en deçà des aspirations des salariés.
Lors de ce meeting, qui a été marqué par la lecture du discours du secrétaire général de l'UMT, M. Mahjoub Benseddik, les manifestants ont exprimé leur solidarité et leur compassion avec les familles de victimes de l'incendie qui a fait récemment plusieurs morts dans une usine à Casablanca, soulignant la nécessité de déterminer les responsabilités au sujet de cet incident.
Lors d'un meeting organisé sous le signe "Non à la pauvreté, non à la cherté, oui au développement effectif", la section régionale de Rabat de l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) a appelé notamment à la protection du pouvoir d'achat des citoyens, au respect de la dignité du travailleur, à l'encouragement de l'investissement et au renforcement de l'Initiative nationale pour le développement humain.
La Secrétaire régionale de l'UGTM, Mme Khadija Zoumi a ainsi affirmé que la célébration du 1-er mai intervient cette année dans une conjoncture marquée par la cherté de la vie due aux mutations économiques sur le plan international et à la "mondialisation agressive".
Rappelant que l'UGTM a appelé plusieurs reprises à en faire "une mondialisation sociale en premier lieu", elle a souligné la nécessité d'organiser une campagne de mobilisation visant à responsabiliser l'ensemble des acteurs sociaux et économiques.
MAP
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