Palestine : L'accueil de Bush sur fond de tensions : L'armée israélienne poursuit ses incursions conjuguées à des arrestations
Date 08-01-2008 21:17:49 | Sujet : Actualité Mondiale
| Les forces de sécurité palestiniennes s'apprêtaient lundi à quadriller Ramallah en Cisjordanie où un dispositif de sécurité draconien sera mis en place pour la visite jeudi du président américain George W. Bush. Selon un haut responsable des services de sécurité, plus de 4.000 hommes seront déployés à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne, où M. Bush doit s'entretenir avec le président palestinien Mahmoud Abbas. Les alentours de la Mouqataa, le QG de l'Autorité palestinienne, "seront pratiquement sous couvre-feu", a indiqué à l'AFP ce responsable, parlant sous couvert de l'anonymat. Le ministère de l'Intérieur palestinien a, pour sa part, annoncé dans un communiqué que la circulation serait déviée dans plusieurs rues et des carrefours seraient fermés à la circulation.
Dans le cadre d'un exercice de sécurité en vue de la visite de M. Bush, cinq hélicoptères américains ont atterri lundi à Ramallah et quatre autres à Bethléem, plus au sud, où le président américain doit se rendre dans la Basilique de la Nativité, selon des correspondants de l'AFP sur place.
M. Bush doit effectuer du 9 au 11 janvier la première visite d'un président américain en exercice en Israël et dans les territoires palestiniens depuis celle effectuée par Bill Clinton en 1998. Alors que les préparatifs pour cette visite battent leur plein, la situation demeure tendue.
Ainsi, on apprend que huit membres du mouvement palestinien Hamas, dont une femme, ont été arrêtés lundi avant l'aube par l'armée israélienne à Naplouse en Cisjordanie, ont indiqué des sources sécuritaires palestiniennes.
Les huit activistes ont été arrêtés lors d'un raid mené par l'armée israélienne dans la ville 36 heures après s'en être retirée à l'issue d'une vaste opération de ratissage de trois jours.
Une porte-parole militaire a confirmé que l'armée israélienne "a arrêté huit personnes à Naplouse". Selon les sources palestiniennes, quatre autres membres du Hamas ont été arrêtés dans le village de Osrin, au sud-est de Naplouse.
L'opération de l'armée israélienne achevée samedi était la plus importante à Naplouse depuis la mise en œuvre en novembre dans cette ville d'un ambitieux plan du gouvernement palestinien du Premier ministre Salam Fayyad destiné à mettre fin au chaos et à l'insécurité. Lors d'une visite à Naplouse dimanche, M. Fayyad a accusé Israël de chercher à "saboter" le plan sécuritaire appliqué à Naplouse et qui doit être étendu aux autres villes de Cisjordanie.
"Nous avons adressé ces derniers jours des messages aux parties internationales concernées, leur disant que la poursuite des opérations israéliennes était inacceptable. Elles se sont montrées très compréhensives", a-t-il dit.
Entre incursion et arrestation, le problème de la colonisation, l'un des points d'achoppement, entre palestiniens et israéliens, continue à susciter les réactions.
En effet, outre la position de l'autorité palestinienne, ce problème est en train de diviser la société israélienne. Dans ce cadre-là , une centaine de manifestants du mouvement israélien La Paix Maintenant ont exigé lundi l'évacuation des colonies sauvages en Cisjordanie occupée, lors d'un sit-in de protestation devant l'une de ces colonies.
"Avant la venue du président américain George W. Bush, nous tenons à dire qu'il est temps de cesser de nous mentir à nous-mêmes et de mentir aux Américains", a dit à l'AFP le secrétaire général de La Paix Maintenant, Yariv Oppenheimmer, qui participait à la manifestation devant la colonie de Migron.
Il a réclamé le "démantèlement immédiat" de plus de cent colonies sauvages, établies par Israël en Cisjordanie, dont 56 depuis mars 2001, selon un décompte de son mouvement. La manifestation, dans le nord de la Cisjordanie, s'est déroulée dans le calme, selon un correspondant de l'AFP sur place. Israël s'est engagé auprès des Etats-Unis à évacuer les points de colonisation sauvage et plus généralement à geler la colonisation, en acceptant en 2003 la Feuille de route, le dernier plan international de paix jusqu'à présent resté lettre morte.
Pour la communauté internationale, toutes les colonies dans les territoires occupés depuis juin 1967 sont illégales, qu'elles aient ou non obtenu le feu vert officiel israélien.
6.034 Palestiniens tués
Deux activistes palestiniens ont été tués dans la nuit de samedi à dimanche lors de deux raids israéliens sur le nord de la bande de Gaza. Un membre d'un groupe armé palestinien âgé d'une trentaine d'années a succombé à ses blessures après les tirs de missiles air sol des appareils israéliens, à l'est de la localité de Jabaliya.
Quatre autres hommes ont été blessés lors de l'attaque, selon des sources médicales et des témoins.
Les cinq combattants, membres des "Comités des résistance populaire" avaient pris position comme chaque nuit, non loin de la frontière israélienne pour faire face à une possible opération terrestre israélienne. Un porte-parole militaire israélien a confirmé l'attaque aérienne.
Auparavant, un milicien du mouvement Hamas avait été tué et trois autres personnes blessées par le tir d'un missile antichar près de la localité de Beit Hanoun, également dans le nord de la bande de Gaza. Le tué était un membre de la Force exécutive, la police du Hamas, qui a pris le contrôle en juin dernier de la bande de Gaza.
Ces nouveaux décès portent à 6.034 le nombre de personnes tuées dans les violences israélo-palestiniennes depuis 2000, en grande majorité des Palestiniens, selon un bilan établi par l'AFP.
AFP
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