Aziza Alaoui, une artiste peintre marocaine au pays des aztèques
Date 21-11-2007 20:54:32 | Sujet : Culture & Divertissement
| Aziza Alaoui est une artiste plasticienne marocaine, établie depuis 1992 au Mexique, où elle ambitionne de faire connaître le monde arabe sous un autre jour, celui des artistes et des créateurs.
Avec un acharnement qui n'a d'égal que sa conviction pour la noble mission de l'art et de la culture, Aziza Alaoui a été la cheville ouvrière d'une exposition d'art contemporain du Moyen Orient et d'Afrique du nord, qui s'est ouverte la semaine dernière à Puebla (au sud de Mexico). Dans un pays où foisonnent les expressions artistiques, Aziza Alaoui affirme vouloir faire de cette initiative un trait d'union entre son pays d'adoption, le Mexique, et ce monde arabe dont la ''culture est si lointaine et si méconnue'' de ce côté-ci de l'Atlantique.
Dans un entretien à la MAP, elle n'a pas caché son enthousiasme et sa fierté de voir cette exposition retenue comme évènement d'inauguration du 9ème festival international de Puebla. Mme Alaoui y décèle un indice sincère de la volonté des mexicains de découvrir ''cette autre facette du monde arabe, loin des stéréotypes véhiculés à longueur de journée par les médias'' sur cette région.
Une vingtaine d'artistes marocains et arabes prennent part à cette manifestation où se mêlent, avec un dosage bien maîtrisé, peinture, calligraphie, poésie, cinéma, photographie et autres conférence-débats pour rapprocher le public mexicain à cette partie du monde. Quelque 129 pièces d'une trentaine d'artistes venus du monde arabe seront présentées, jusqu'au mois de février 2008, à l'appréciation du public mexicain. Outre Mme Alaoui, le Maroc est représenté, notamment, par le photographe Amine Alaoui et Fouad Bellamine, qui a donné une conférence sur "l'Art contemporain au Moyen Orient''.
En marge de l'inauguration du festival, a dit Mme Alaoui, le public mexicain a été subjugué par le calligraphe syrien, Khalid Al-Saa'i, qui a fait voyager, l'espace d'un atelier, une assistance nombreuse à travers les méandres de la "Calligraphie arabe''.
Native de Casablanca en 1966 de père marocain et de mère allemande, Mme Alaoui affirme que, de par sa condition de produit d'un mariage mixte, elle est convaincue que le rapprochement par la culture est le meilleur antidote contre les poncifs et les idées préconçues.
Partant de ce constat auquel elle dit croire dur comme fer, elle a décidé d'organiser cette exposition, avec l'aide bienveillante des autorités de Puebla, dont les habitants l'avaient accueillie ''avec les bras ouverts'' au début de son expatriation.
A la question de savoir pourquoi a-t-elle choisi le Mexique, elle répond, un brin émue : ''c'est le Mexique qui m'a choisie''.
En effet, c'était en Allemagne, pays d'origine de sa mère, que Mme Alaoui, alors étudiante en marketing, a connu au début des années 90, le Mexicain qui allait devenir son mari et père de ses trois enfants.
''Je suis littéralement tombée amoureuse de ce pays, dont les paysages me rappellent à chaque instant le Maroc. En voyageant à travers ses régions à la nature luxuriante, surtout aux Chiapas et dans la Péninsule du Yucatan, on se croirait dans un film de National Geography''.
Ses principales expositions en solo ont eu toujours comme fil conducteur son pays natal, le Maroc, telle celle organisée en 2005 à Veracruz, au sud-est du Mexique, sous le thème ''Le Maroc entre Orient et Occident''.
Aziza Alaoui a aussi participé à une multitude d'expositions collectives en Espagne, à Dubaï et au Mexique.
Ses oeuvres, peintes ''Au hasard d'une promenade'', sont une combinaison curieuse des couleurs intenses du pays des Aztèques, qui ressemblent, à s'y méprendre, à celles que le voyageur peut admirer au Moyen Atlas.
Et les projets d'avenir? A peine inaugurée cette exposition, Mme Alaoui pense déjà au lancement d'une autre action pour faire découvrir le monde arabe à travers ses livres. Pour commencer, elle n'ira pas si loin, puisqu'elle a découvert que la bibliothèque Palafoxiana de Puebla, proposée par l'UNESCO pour figurer au patrimoine culturel de l'humanité, regorge de manuscrits arabes.
De ce trésor inestimable, Mme Alaoui a déterré, pour la circonstance, quatre exemplaires du Saint Coran datant du 12ème siècle et le traité de médecine d'Avicenne, qui seront exposés à Puebla jusqu'à la clôture du festival.
MAP
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