Economie: Tourisme: Faute d’Assises, visibilité zéro
Posté par: Visiteursur 01-05-2013 22:01:13 952 lectures Les journées professionnelles ne suffisent pasUn écran de fumée, selon des opérateurs
Khouribga, fief Ă©lectoral de Haddad
Début avril se tenaient à Agadir les 2e journées professionnelles du tourisme (JPT). Occasion, expliquait-on, de partager les analyses de la situation du secteur, renforcer la concertation entre les secteurs public et privé sur les actions de promotion et de se doter d’outils garantissant des actions commerciales plus efficaces. Le choix d’Agadir s’en trouve justifié. Les 26 et 27 avril, soit moins d’un mois plus tard, les 3e JPT se tiennent à Khouribga. Un territoire touristique, sorti de nulle part, fief électoral de Lahcen Haddad, le ministre MP du Tourisme. Pourtant, selon un communiqué du ministère, il s’agit bien d’une nouvelle étape qui marque le démarrage des Forums régionaux du tourisme. Une trouvaille de Haddad qui vient s’ajouter à la panoplie d’actions «visant le maintien de la dynamique de croissance du secteur touristique et le positionnement du Maroc au top 20 des destinations touristiques mondiales».
L’enjeu est certes de taille. Car, au-delà du secteur, il est indispensable aujourd’hui de créer une stratégie cohérente de promotion de tous nos atouts (produits, savoir-faire, territoires…) aussi bien au Maroc qu’à l’international, pour renforcer l’attractivité de la destination et augmenter le rayonnement du Maroc dans le monde.
En ce sens, la démarche de Haddad, «occuper le terrain», même sur des sujets mineurs, est louable. Ces JPT rencontrent de bons échos chez les professionnels du secteur, même si par ailleurs ils continuent à dire leur incompréhension du «report sans explications» des Assises du tourisme, prévues en décembre 2012.
Ce n’est pas que l’importance et l’intérêt de ces journées ne sont pas avérés, mais contrairement aux Assises du tourisme, celles-ci ne couvrent qu’une infime partie des thématiques à l’agenda du secteur, à savoir le marketing et la commercialisation. La non tenue des Assises du tourisme, depuis celles de Marrakech en novembre 2010, est perçue chez nombre d’opérateurs comme une sorte d’écran de fumée quant aux objectifs de la nouvelle stratégie. D’autant plus qu’elles devraient porter sur «la gouvernance de la vision 2020». Les Assises internationales, normalement tous les 2 ans sous l’égide du ministère de tutelle, sont la seule occasion pour recadrer le déploiement de la stratégie. Celles nationales, organisées par la Fédération du tourisme, elles, avaient tendance à dresser le bilan qui fâche pour justement tirer la sonnette d’alarme. Aujourd’hui, ni l’une, ni l’autre n’est à l’agenda des rendez-vous du secteur. Conséquences: une sorte de blocus de l’information stratégique sur le secteur au moment même où se discutent, ce mardi à Skhirat, les questions fiscales. C’est toute la crédibilité du secteur qui en prend un sacré coup.
L´Economiste