Economie: Agrumes : les chaleurs de mai plombent les perspectives d’une bonne récolte
Posté par: Visiteursur 13-06-2012 01:02:07 1260 lectures « La filière agrumicole se porte bien. Suite à la bonne pluviométrie durant les mois d’octobre et de novembre 2011 et l’entrée en production de nouvelles plantations (1 200 hectares) la production devrait atteindre 1,86 million de tonnes, en augmentation de 6% par rapport à la campagne précédente ». On le sait maintenant : ces prévisions faites en début de campagne agrumicole ne se réaliseront pas.Si l’on en juge par un récent communiqué du ministère de l’Agriculture et de la pêche, une série de saillies climatiques ont eu raison des promesses de bonne cueillette des débuts de campagne. Non plus que ne se concrétiseront les prédictions des experts suivant lesquelles l’amélioration de la production devait se traduire par une augmentation des exportations de 8%.
Si l’amorce de la campagne agrumicole s’est déroulée dans de bonnes conditions « grâce notamment au bon niveau de remplissage des barrages à usage agricole et à la bonne conduite des vergers due à la régularité des irrigations », si même la floraison a été suivie d’une bonne nouaison avec un état sanitaire satisfaisant dans l’ensemble ; dans le Souss, à cause du froid, elle a accusé un retard de 2 à 3 semaines. Le Souss étant la principale aire de production, ce sont les performances de l’agrumiculture dans son ensemble qui sont mises en doute.
D’autant plus que la chute physiologique des fruits qui déleste habituellement l’arbre d’environ la moitié de sa charge a battu de tristes records cette année. Coïncidant avec des vagues de chaleurs inhabituelles, cette chute s’est située dans une fourchette allant de 60 à 80% . Conséquence la plus probable : la récolte sera moins fournie qu’en année moyenne. Sauf si la compensation joue à plein.
Il s’agit d’un phénomène naturel dans le cycle végétal des agrumes. Il a lieu dès la nouaison (phase initiale de la formation du fruit) et jusqu’à fin juin. Son importance réside dans la réduction naturelle du nombre de fruits sur l’arbre – la charge- afin d’assurer au reste un bon calibre. En cas d’absence de chute physiologique, la charge de l’arbre en fruits reste élevée mais le calibre est très petit. D’ordinaire la conduite technique des vergers permet de gérer le taux de chute dans l’objectif de conserver un bon calibre. Les agrumiculteurs n’ont donc plus que quelques semaines pour pondérer leur charge. Ce n’est pas chose aisée, étant donné les faibles quantités encore sur pied.
Les services techniques de l’agriculture sont formels à ce sujet : Il est quasiment acquis que la chute excessive observée cette année occasionnera une baisse de la production des arbres de 20 à 30% par rapport à la campagne 2011-2012. La région du Souss est la plus touchée. Mais ajoutent-ils, « il est très tôt pour faire un état précis ou définitif des dégâts vu que le phénomène de chute se poursuit jusqu’à la fin de ce mois de juin ». En clair, les perspectives d’une bonne cueillette s’éloignent de plus en plus.
Menara.ma