Economie: M. Chami appelle à mettre la recherche au service du développement socio-économique

Posté par: Visiteursur 06-06-2009 01:26:43 1202 lectures Le ministre de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies, M. Ahmed Réda Chami a appelé, vendredi, à mettre la recherche au service du développement socio-économique, à travers la création de "ponts d'excellence" entre universités et entreprises.

M. Chami, qui intervenait à l'ouverture des travaux du 1er Sommet de l'innovation, organisé à Skhirat sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, a expliqué que cette démarche permettra à la fois de valoriser la recherche et de faire profiter les entreprises du savoir et des idées issues des universités et centres de recherche et de développement.


"L'innovation n'est ni une histoire de chercheurs seuls ni une histoire d'entreprises seules", a affirmé le ministre, selon lequel "la qualité de l'innovation dans un pays tient avant tout à la bonne collaboration entre la recherche et le secteur privé".

Le Maroc dispose actuellement de stratégies de développement sectoriel claires qui confèrent une visibilité quant à l'action du gouvernement, a indiqué M. Chami, relevant que toutes ces actions ont fait ressentir l'importance de la formation et de l'innovation "qui donneront un nouveau souffle à ces stratégies sur le long terme".

De son côté, le ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur, de la Formation des cadres et de la Recherche scientifique, M. Ahmed Akhchichine a estimé que la crise économique mondiale constitue une opportunité pour le Maroc, en ce sens qu'elle permet de "redistribuer les cartes" et évaluer les démarches et les approches suivies par le Royaume, notamment en matière de recherche-développement.

Dans ce sens, il a noté que l'innovation constitue l'un des outils les plus efficients pour juguler les effets de cette conjoncture internationale, mettant l'accent sur la valeur de l'excellence comme facteur déterminant dans le développement économique et le positionnement à l'échelle mondiale.

Dans cette perspective, a-t-il relevé, l'Etat a déployé de grands efforts pour la mise à niveau de la recherche scientifique, rappelant que le département de l'enseignement supérieur a mobilisé, pour l'année 2009, quelque 500 millions de dirhams en faveur de la recherche au sein des universités.

Pour sa part, le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), M. Mohamed Hourani, a estimé que l'innovation est un impératif majeur pour le développement de l'économie. Selon lui, il ne s'agit pas seulement de créer de nouveaux produits et services mais d'effectuer une percée à travers de nouveaux procédés d'affaires.

"L'innovation sous-entend la création de valeur ajoutée à travers la création de nouvelles opportunités, de nouvelles approches d'implémentation et de nouvelles manières d'attaquer les marchés, en passant le plus rapidement possible de la conceptualisation à la commercialisation", a-t-il indiqué.

Il a également exprimé la disposition de la CGEM à renforcer les liens entre l'entreprise et les pouvoirs publics pour "opérationnaliser un véritable pacte de mobilisation positive" visant à investir dans des industries innovantes et de développer de nouvelles approche de développement en partenariat avec les différents acteurs.

Par ailleurs, les participants à cette rencontre ont souligné l'Initiative Maroc Innovation, lancée en juillet dernier par les départements de l'Industrie et de l'Enseignement supérieur, de la Formation des cadres et de la Recherche scientifique, et qui a pour objectif de positionner le Maroc parmi les pays producteurs de technologies, permettre l'émergence d'une économie à forte valeur-ajoutée et renforcer l'image du pays au niveau international et donc son attractivité pour les investissements.

Il s'agit d'une démarche participative de réflexion, incluant en particulier les administrations, les universités, les entreprises et les opérateurs financiers. Les partenaires à cette initiative ont fixé pour objectifs de produire 1.000 brevets marocains par an à partir de 2014, contre près de 200 actuellement, et de créer 100 start-up innovantes par an à partir de la même date.

Cette initiative prévoit notamment la mise en place d'une gouvernance public-privé dans le secteur et d'un cadre juridique souple et efficace, outre la création du Centre marocain de l'innovation, une structure d'accueil et d'orientation dédiée à cet effet. Elle entend aussi mobiliser les talents et promouvoir la culture de l'innovation en créant le Club marocain de l'innovation.

Le développement des infrastructures technologiques et de valorisation, ainsi que des clusters (plates-formes de regroupement des entreprises et centres de recherche opérant dans le même domaine), le financement du portefeuille de soutien à l'innovation, la stimulation du système de capital-risque et le développement du marché de la propriété intellectuelle figurent également parmi les objectifs de l'Initiative Maroc Innovation.

Cette Initiative s'appuie sur l'expertise internationale de la société IBM, considérée comme l'une des "plus innovantes" dans le monde puisqu'elle a déposé le plus grand nombre de brevets d'inventions (4.186 en 2008). IBM avait réalisé des actions avec plusieurs pays, entre autres, les Etats-Unis, le Mexique, l'Inde et les Philippines.

Le 1er sommet de l'innovation, organisé en partenariat avec la CGEM et IBM et avec le soutien de l'Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC), l'Agence nationale pour la promotion de la petite et moyenne entreprise (ANPME) et du Technopark de Casablanca, a été également marqué par des tables-rondes sur "la valorisation de la recherche et son transfert vers les secteurs productifs" et "Pôle de compétitivité-clusters: un levier pour l'émergence de projets collaboratifs à fort contenu innovant".

Cette rencontre s'achèvera dans la soirée par la remise du Grand prix de la recherche et de l'innovation en sciences et technologies.

MAPF