Actualité Agadir et région: Habitat : l’hystérie

Posté par: Visiteursur 26-05-2007 23:55:20 1549 lectures Agadir est entrain de connaître, en matière d’habitat, un développement phénoménal qui tourne à l’hystérie immobilière. Les immeubles en construction émergent rapidement comme des champignons. On ne peut contester, en soi, le fait de voir se développer l’habitat dans une vile qui est en pleine croissance. Le secteur de l’immobilier reste le plus grand secteur générateur d’activités commerciales, de spéculation et de rendements sûr. C’est également l’unique secteur dans la spéculation bat son plein et d’une manière incroyable.

Ce qui est regrettable, c’est la manière avec laquelle sont conçus tous ces immeubles d’habitations et de logements, dit sociaux, de la part d’opérateurs privés, qui visent avant tout la réduction des coûts, le bénéfice immédiat et qui font ainsi n’importe quoi. Aucun respect d’espace, aucun respect d’intimité, trop de proximité entre les immeubles, absence totale des endroits de distraction et de loisirs, de parkings etc… Ce qui est révoltant encore plus, est l’accord officiel accordé à ces promoteurs pour ce genre d’investissement immobilier.


Cela fait peur, très peu même, lorsqu’on imagine tous ces immeubles habités par des milliers de personnes, dans des espaces trop réduits, n’offrant aucun confort social, humain et intime. Construire des immeubles n’est jamais mal, mais cela doit se faire selon des normes sociales, économiques mais, d’abord, humainement viables. Les HLM ( habitations à Loyer Modérés), ont été un échec cuisant, en France. Voilà qu’on importe le modèle chez nous et que l’on implante d’une manière quasi sauvage. C’est vraiment insensé. Construire pour construire afin de gagner de l’argent et laisser les citoyens dans le pétrin après, n’est ni responsable encore moins citoyen. C’est du pur égoïsme commercial bâtit sur le besoin de logement de couches défavorisées.

Personne ne peut contester le besoin grandissant de la ville en matière de logements. Mais besoin ne rime absolument pas avec n’importe quelle solution, surtout lorsque ça se retourne sur le citoyen. Il va falloir rattraper cette énorme défaillance en pensant à la réalisation d’infrastructures sociale, éducatives, cultures et de zones vertes qui doivent accompagner la construction de ces immeubles afin d’alléger l’impact négatif qui sera engendré par l’occupation des espaces trop réduits par des milliers de personnes.

La plupart des ces logements dans ces immeubles sont achetés par des citoyens qui en font leurs habitations principales. Ils seront donc condamnés à y vivre pour longtemps. Une fois l’euphorie de l’acquisition d’un logement passé, les problèmes de tous les jours vont se posés avec acuité, entre voisins à cause justement de l’inadaptation sociale de ces logements aux conditions humaines telles que les conçoivent les marocains. Moins l’espace habitable est réduit plus il cause de problèmes familiaux. Moins l’espace public est réduit ou inexistant plus il provoque des confrontations entre voisins.

A-t-on pensé à tous ces milliers d’enfants et de jeunes de moins de 20 ans qui vont habiter avec leurs parents dans ces logements de 60m2 ? Dans des immeubles qui n’offrent aucune moyen de loisir de proximité. A-t-on passé à tous ces personnes âgées qui vont vivre dans ces milieux hostiles qui ne respecte ni intimité familiale, ni intimité sociale ? Il est certain qu’à travers ces immeubles conçus de cette manière, on est entrain de résoudre le problème de logement par d’autres problèmes sociaux plus graves encore. Les vrais responsables sont prévoyants. Ils anticipent sur les problèmes à venir. La gestion sociale est d’abord conçue pour le long terme. Lorsqu’elle vise le court terme, elle ne peut que produire plus de problèmes qu’elle n’en résout. C’est vraiment le cas de cette hystérie d’habitat qui s’est accaparé d’Agadir , nourrie à la fois par le gain rapide et sans scrupule et une spéculation immobilière maladive.

Source : Go Agadir