Actualité Mondiale: Polémique autour de la luxueuse escapade familiale de Sarkozy à Malte

Posté par: Visiteursur 09-05-2007 14:29:11 1560 lectures Le retour aux affaires de Nicolas Sarkozy s'est dessiné mardi tandis que la polémique enflait autour de ses luxueuses vacances à bord d'un yacht, au large de Malte.

Le président élu et le président sortant, Jacques Chirac, apparaîtront pour la première fois ensemble jeudi à Paris, à l'occasion des commémorations de l'abolition de l'esclavage, a fait savoir Claude Guéant, l'ancien directeur de Campagne du candidat.


Parti se reposer trois jours au large de Malte, M. Sarkozy était en revanche absent mardi lors de la commémoration du 8 mai 1945, sous l'Arc de Triomphe, laissant M. Chirac présider seul la cérémonie, pour la douzième et la dernière fois. Il s'agissait de ne "pas donner l'impression d'une République à deux têtes", avait-il fait valoir à l'avant-veille du second tour.

Après la passation de pouvoir, le 16 mai, M. Sarkozy se rendra "très vite" en Allemagne pour rencontrer la chancelière Angela Merkel, a précisé M. Guéant. Puis ce sera le sommet du G8, prévu du 6 au 8 juin à Heiligendam, dans le nord de l'Allemagne.

En attendant, la polémique a fait rage mardi sur les trois jours de repos de M. Sarkozy au large de Malte. Accompagné de son épouse Cécilia et de leur fils Louis, il y avait atterri lundi à bord d'un jet privé, propriété de l'homme d'affaires Vincent Bolloré, avant d'embarquer à bord d'un Yacht qui lui appartiendrait également.

Cette escapade familiale du président élu à bord d'un yacht luxueux au large de Malte a déclenché une bronca des socialistes dénonçant "une forme d'arrogance", tandis qu'à l'UMP, on a pris la défense du futur chef de l'Etat. "Forme d'arrogance et même d'insulte", "faute de goût", "loisirs sponsorisés", "vacances de milliardaire": plusieurs membres du parti socialiste, dont le numéro un François Hollande, ont multiplié les attaques contre Nicolas Sarkozy mardi.

Ils venaient d'apprendre que le yacht sur lequel le président élu avait embarqué lundi avec sa femme Cécilia et son fils Louis pour une croisière au large de Malte appartenait, selon le site internet du magazine Capital, à l'homme d'affaires Vincent Bolloré.

Le Falcon 900 à bord duquel M. Sarkozy et sa famille avaient quitté Paris pour Malte appartient également à M. Bolloré. "Ce qui pose un problème, c'est le style de ces vacances, le fait qu'il soit sur le bateau d'un riche hommes d'affaires et qu'on ne sache pas aujourd'hui si c'est la République qui assure le défraiement de ce déplacement", s'est indigné M. Hollande.

"Est-il normal qu'un futur président fasse sponsoriser ses loisirs par des personnages fortunés qui ont tout à gagner des bonnes grâces du pouvoir?", s'est interrogé le député PS Jean-Marie Le Guen, évoquant la "jubilation ostentatoire" de Nicolas Sarkozy.

Le porte-parole de campagne de Ségolène Royal, Vincent Peillon, a été tout aussi rude en dénonçant "une forme d'arrogance et même d'insulte", "une faute de goût" et une attitude "indécente". "M. Sarkozy semble être assisté mais par les milliardaires", a ironisé M. Peillon, pour qui "on n'a jamais vu, à ce point, quelqu'un qui affiche de façon très provocatrice le goût de l'argent et sa proximité avec les milieux d'affaires, à peine élu".

Pour sa part, le PCF a qualifié de "très inquiétant" le "lien direct" entre Nicolas Sarkozy et "les milieux d'affaires".

"Il s'agit tout simplement de quelques jours de vacances privées et il n'y a pas de quoi en faire tout un plat", a répliqué le trésorier de l'UMP, Eric Woerth, accusant les socialistes d'être "maîtres en insinuations, mises en cause et insultes". Pour M. Woerth, il est "un peu scandaleux d'en faire autant sur ce sujet". "Tout ça va vite se calmer, croyez-moi", a-t-il dit.

Même sentiment pour Thierry Saussez, spécialiste de la communication politique et proche de M. Sarkozy. Pour lui, "l'opinion publique attend d'un président de la République qu'il s'occupe des problèmes des Français (...) pas qu'il aille travailler pendant une semaine dans une usine pour montrer qu'il connaît les problèmes des ouvriers". "L'attente de l'opinion publique, c'est pas qu'on se cache", a-t-il dit, soulignant qu'un président élu "a besoin de couper complètement".

"Il va sur le yacht d'un pote passer 48 heures et après il va se mettre à bosser après une épreuve physique, intellectuelle, morale tout à fait considérable. Ce n'est pas un événement", a conclu M. Saussez sur France Inter.

Pas de surprise pour le sénateur PS Jean-Luc Mélenchon: "On était prévenu. M. Sarkozy n'a jamais dit qu'il serait le président des petits pauvres. C'est le président du CAC 40".

Source : AFP