Actualité Agadir et région: Atelier méditerranéen à Agadir : Nouvelles technologies de recyclage des eaux non conventionnelles

Posté par: Visiteursur 01-05-2008 13:12:28 1924 lectures Un atelier méditerranéen sur les "nouvelles technologies de recyclage des eaux non conventionnelles dans les cultures protégées" a ouvert ses travaux, lundi à Agadir.

Cet atelier qui se propose d'examiner les perspectives et défis de cette problématique pour les zones arides et semi-arides, est organisé par le complexe horticole d'Agadir relevant de l'Institut agronomique et vétérinaire (IAV) Hassan II en collaboration avec l'Union européenne (UE).


Plus de 300 participants venant d'une vingtaine de pays méditerranéens et européens se pencheront sur les innovations en matière de dessalement des eaux salines et des eaux de mer, en plus des technologies de traitement et de réutilisation des eaux usées.

Ils auront également à examiner les pratiques de récupération et de recyclage des eaux pluviales et des nouvelles générations de serres économes d'eau ainsi que des directives des politiques de l'eau.

Pour le Pr Brahim Hafidi, directeur du complexe horticole de Aït Melloul relevant de l'IAV Hassan II, le Maroc est considéré comme le "champion" de la région Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (Mena) en matière de politique de l'eau et ce, à plusieurs niveaux, notamment par la mise en œuvre de politiques novatrices qui portent déjà leurs fruits.

A l'instar de quelques rares pays, il a créé un ministère en charge de la gestion de l'eau, a-t-il indiqué, ajoutant que le Royaume dispose ainsi d'une loi sur l'eau et d'institutions modernes. De plus, a-t-il ajouté, le secteur privé est lui-même mis à contribution dans le financement et l'expertise nécessaire dans ce secteur.

Mai, a-t-il toutefois tempéré, le Maroc vit bien au-dessus de ses moyens en ressource hydrique puisque, pendant les années de faibles précipitations, il utilise les réserves non renouvelables des nappes souterraines.

Pour étayer ses propos, M. Hafidi a cité le cas de la région du Souss-Massa-Drâa, un fleuron du Royaume en matière de production et d'exportation des fruits et légumes depuis deux décennies, qui fait face, aujourd'hui, à des difficultés structurelles de durabilité.

L'agriculture qui utilise plus de 95% des ressources hydriques est arrivée à ses limites, a-t-il souligné, précisant qu'un déficit important est accusé au niveau des deux nappes du Souss et de Chtouka. Le déficit annuel dépasse 280 millions de m3.

Le Conseil Régional Souss-Massa-Drâa a déjà prévu la prise en considération de ces nouvelles contraintes lors de la mise en place de sa stratégie régionale de développement, a-t-il indiqué à l'adresse d'experts et académiciens venus de quelque 20 pays méditerranéens et européens pour réfléchir, quatre jours durant, sur les perspectives et défis de la problématique de l'eau dans les zones arides et semi-arides.

Parmi les chantiers déjà mis en œuvre, M. Hafidi, citera la convention cadre de sauvegarde et de gestion des ressources hydriques, la mise en place d'une agriculture durable par la promotion des produits de terroir et la création de l'Agrotech, une plate-forme de concertation et de synergie pour une agriculture durable, compétitive et innovante.

Pour Rédouane Choukr-Allah, chercheur à l'IAV Hassan II (Aït Melloul), le thème de cet atelier revêt une grande importance pour le développement de l'agriculture et la sécurité alimentaire dans les régions semi-arides et particulièrement dans la région méditerranéenne.

En effet, a-t-il indiqué, dans cette région, les ressources du sol et de l'eau sont devenues insuffisantes pour l'extension et le développement de l'agriculture. Il est donc judicieux, a-t-il estimé, de développer des productions à grande valeur ajoutée.

Il a recommandé, dans ce sens, les cultures intensives sous abris serre, étant donné que ces dernières génèrent une importante productivité avec une qualité optimale tout en utilisant des ressources naturelles limitées.

Un intérêt particulier doit être accordé, selon lui, à la problématique du déficit hydrique, aux changements climatiques et aux conditions de sécheresse en vue de mettre en place des stratégies adéquates permettant d'optimiser l'utilisation des eaux pluviales, le traitement et la réutilisation des eaux usées, des eaux saumâtres et des eaux marines.

Des projets de coopération de grande envergure sont, d'ores et déjà, mis en place entre l'IAV Hassan II et l'UE, a-t-il rappelé.

Pour sa part, le président de la communauté urbaine de Agadir, Tarek Kabbaj, a évoqué dans son intervention, l'intérêt qu'accorde la municipalité à la question du traitement des eaux usées pour l'irrigation des zones vertes à l'intérieur de l'espace urbain d'Agadir et son pourtour.

Il a souligné, à cet égard, l'importance des investissements réservés par la communauté urbaine à l'exécution de plusieurs grands projets intégrés, dont la création d'espaces verts en adéquation avec la place qu'occupe Agadir en tant que destination touristique nationale et internationale.

Il a souhaité que les travaux de cet atelier puissent aboutir à une approche opérationnelle à même d'aider la communauté urbaine dans la dynamisation de son plan relatif au recyclage des eaux non conventionnelles et leur utilisation dans l'irrigation des espaces verts.

Pour sa part, le président de l'Association des producteurs-exportateurs des fruits et légumes (Apefel), Abderrazak Mouissat, est revenu sur les principales étapes traversées par la région de Souss-Massa-Drâa, dans l'exploitation des ressources en eau pour la culture, indiquant que cette région qui produit près de 2 millions de Tonnes de fruits et légumes dont la moitié est destinée à l'export, connaît aujourd'hui de réels problèmes liés à la problématique de l'eau.

Les ressources en eau dans la région représentent une véritable contrainte face aux ambitions des agriculteurs qui ont démontré leur professionnalisme en matière de développement de l'activité agricole au Maroc, conformément aux critères reconnus en la matière au plan international, a-t-il dit.

Le programme de cet atelier comprend sept sessions durant lesquelles une cinquantaine de présentations scientifiques seront discutées en plus d'une trentaine de posters qui seront exposés. Une visite à la station d'épuration des eaux usées du grand Agadir est également au programme.

MAP