Culture & Divertissement: Le festival des Andalousies revisite le patrimoine musical judéo-arabe
Posté par: Visiteursur 01-11-2007 19:23:23 2021 lectures Le festival des Andalousies Atlantiques d'Essaouira, qui souffle cette année sa quatrième bougie, s'érige en un rendez-vous culturel exceptionnel autour du patrimoine musical judéo-arabe au Maghreb.Pour cette quatrième édition, qui se tient du 1er au 3 novembre, le festival se donne pour ambition de revisiter l'immense patrimoine musical et artistique écrit et tissé en commun, au fil des siècles, par les musiciens et poètes musulmans et juifs, dans un espace maghrébin vibrant à l'unisson autour des mêmes notes et d'une musique sans frontière.
Ce festival, qui ambitionne de ressusciter une partie de l'histoire, s'inscrit dans le sillage du mouvement de la renaissance du patrimoine commun judéo-arabe au Maghreb, qui se fait jour graduellement, mais sûrement.
Organisée par la Fondation des Alizés et la Fondation des Trois Cultures avec le soutien du gouvernement autonome d'Andalousie, et sous les auspices de la Fondation d'Essaouira pour le patrimoine, l'art et la culture, cette fête de la mémoire retrouvée prendra alternativement les accents du Chaâbi, du Gharnati et de toutes ces musiques andalouses qui ont su faire fi du temps et de toutes les modes.
Pour les organisateurs, ce rendez-vous souiri sera d'abord celui de la vie, là où la musique a su réunir ceux que les vicissitudes du moment ont failli séparer, et enfin celui de toutes les diversités et de toutes les complicités, réunies pour dire d'une seule voix les richesses et la profondeur du Maroc pluriel, havre de paix et pays de toutes les cultures et de toutes les spiritualités.
Dédiée à la mémoire du maestro Abdessadek Chakara, cette édition a choisi de rendre hommage à ce tétouanais de souche, marocain de terroir et citoyen du monde qui a habilement réconcilié les traditions de la musique andalouse savante, les chants populaires du nord du Maroc et le flamenco andalou.
A l'occasion du 9ème anniversaire de sa disparition (31 octobre 1998), l'orchestre Mohamed Larbi Temsamani de musique andalouse que dirige Mohamed Amin El Akrami, l'ensemble Thami Harrak, le groupe El Lebrijano et Haim Look, ont tenu à être de la fête pour saluer la mémoire de ce maître incontesté qu'ils ont connu et apprécié.
Pour cette manifestation culturelle et artistique, Essaouira a réussi à séduire les meilleurs talents, au premier rang desquels il faut citer l'étoile du piano au Maghreb, l'Oranais Maurice Medioni.
Musicien et chanteur d'anthologie, compagnon de route des grands maîtres algérois Al Anka et Skandrani, partenaire de Lili Al Abbassi, l'un des violonistes les plus célèbres du Maghreb, Maurice Medioni a aussi fait le succès de Lili Boniche ainsi que les beaux jours de la grande chanteuse, Line Monty.
Seront également de la partie, la star du flamenco, Estrella Morrente, l'orchestre de Ben Omar Ziyyani (chaabi et répertoire judéo-maghrébin) sans oublier Hayat Boukhriss (malhoun) et Samira Kadiri accompagnée de l'ensemble Arabesque pour un répertoire de chants séfarades qui fera date.
Les autres formes artistiques et culturelles n'étant pas en reste, le festival offre une panoplie d'activités dont des expositions, des projections et des rencontres avec notamment au menu un forum ouvert sur le patrimoine judéo-arabe au Maghreb.
Une pléiade de chercheurs et d'artistes se donne ainsi rendez-vous dans la Cité des Alizés pour se pencher, loin de toute nostalgie passéiste et autre traitement folklorique, sur l'apport des communautés juives à l'épanouissement des musiques dans le monde arabo-musulman, la richesse et la spécificité de ce patrimoine, de même que sur l'urgence de sa réhabilitation et de sa sauvegarde.
Il s'agit, entre autres, d'Abdelouahab Meddeb (écrivain), Mohamed El Medlaoui (universitaire), Izza Genini (réalisatrice), Françoise Atlan (cantatrice), Safinez Bousbia (productrice), Haj Mohamed Souhoum (chercheur), Haim Look (rabbin chanteur) et Abderrahim Souiri (chanteur).
AFP